Publié le 22 mars 2022.
Quand on entre en école d’ingénieur ou d’informatique, on a rarement la vocation de devenir SRE. Le métier de SRE - ou Site Reliability Engineer - reste un métier de l’ombre, peu connu, peu représenté, et peu enseigné dans les grandes écoles généralistes.
Et lorsque l’occasion se présente, on peut avoir besoin de se rassurer sur ses compétences, se remettre à niveau sur un outil en particulier ou avoir juste envie de continuer à évoluer en se formant régulièrement.
Pour vous aider à vous auto-former, faire de la veille, débuter ou progresser dans votre métier de SRE, trois de nos experts - Emma, Stanislas et Antoine - vous partagent leurs ressources et leurs conseils.
Conseil n°1 pour se former au métier de SRE : maîtriser les bases
Emma :
Pour moi, ça a été hyper important de reprendre les concepts de base avant de débuter en tant que SRE. Je n’avais pas forcément beaucoup touché à la technique pendant mes études ou mes précédents stages, j’ai donc ressenti le besoin de creuser pour comprendre comment les choses fonctionnent. J’ai notamment commencé à me former en visionnant des vidéos de vulgarisation sur Youtube. J’ai bien aimé celles de Cookie Connecté, qui vulgarise bien les sujets tech de manière générale - mais aussi celles de Techworld with Nana, qui pour le coup sont très orientées DevOps.
Ensuite j’ai pu m’intéresser d’un peu plus près aux outils DevOps de base, qu’on utilise tous les jours en tant que SRE :
- Terraform, l’outil d’infrastructure as code, qui est d’ailleurs plutôt abordable pour se lancer, et qui permet de bien comprendre les concepts des différents Cloud providers.
- Docker et Kubernetes, les incontournables pour pouvoir conteneuriser son infrastructure.
- GitlabCI ou Jenkins, pour mettre en place des pipelines de CI/CD.
Stanislas :
Selon moi, il y a deux choses à maîtriser si l’on veut devenir SRE :
- Bash - qui reste un outil indispensable pour faire du scripting
- et connaître au moins un langage de programmation.
C’est super important d’avoir des bases en développement, d’une part parce que ça permet d’acquérir une certaine logique, et d’autre part, parce que les principaux interlocuteurs et clients des SRE, ce sont les développeurs. Ça permet de bien comprendre leurs contraintes et de travailler efficacement avec eux.
Antoine :
De mon côté, je vois deux éléments principaux auxquels s’intéresser dans un premier temps pour se former au rôle de SRE. J’ai personnellement beaucoup apprécié découvrir Linux, qui reste le système d’exploitation le plus répandu, notamment lorsqu’on travaille dans des environnements DevOps. Ça m'a particulièrement permis de comprendre ce qu’il se passe sous le capot et d’intégrer des concepts clés. Ensuite, je pense qu’il faut avoir conscience que le standard en termes d’infrastructure aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir des applications qui tournent directement sur une machine, mais d’utiliser des conteneurs. Ce sera donc toujours un plus d’avoir pratiqué un peu de Docker ou de Kubernetes pour pouvoir évoluer comme SRE.
Conseil n°2 pour se former au métier de SRE : passer rapidement à la pratique
Stanislas :
J’ai suivi des formations théoriques, mais très rapidement, j’ai senti le besoin de pratiquer pour apprendre. D’ailleurs, c’est en me lançant sur mes premiers projets en tant que SRE chez Padok que j’ai le plus progressé.
Si vous n’avez pas le contexte professionnel pour pratiquer, mon conseil, c’est de vous lancer sur un projet personnel, en vous fixant un objectif clair, concret et qui vous motive.
Ce genre de projet peut vous permettre notamment de découvrir les configurations réseaux, de se plonger dans Docker et de faire de l’infrastructure as code.
Antoine :
Comme Stanislas, j’ai beaucoup appris en bidouillant sur mon temps personnel. On est plusieurs SRE chez Padok à avoir acheté des petits Raspberry Pi ou à louer des serveurs sur un Cloud provider pour pouvoir tester des choses. Je trouve que ce côté bac à sable est très formateur, d’une part parce que tu fais ce que tu veux, personne ne t’impose rien, et d’autre part parce que c’est tout le temps à ta disposition. Je continue d’ailleurs, dès que j’ai un peu de temps, à bidouiller mon Raspberry.
Si vous cherchez des exemples de projets, ça peut être des choses toutes simples : héberger un petit site internet (votre portfolio par exemple), créer une plateforme de partage de photos avec votre famille, ...
Emma :
Je rejoins Antoine et Stanislas, la pratique, c'est ce qui permet d’assimiler les concepts et de progresser le plus vite. Contrairement à eux, je préfère profiter de mon temps libre pour faire d’autres choses que de la tech, donc je n’ai pas de side project pour m’aider à me former. Mais il existe d’autres possibilités !
Déjà, je conseille de privilégier des plateformes de formation qui proposent des tutoriels ( Katacoda par exemple) ou d’aller regarder directement les playbooks et “how to” mis à disposition directement sur les sites des technos (Terraform, GCP,...).
Ensuite, on a la chance chez Padok d’avoir plein de rituels de formation qui sont axés sur la pratique, comme l’Université ou les Rikaï.
Et si vous n’avez pas ce luxe, n’hésitez pas à vous intéresser aux formations organisées par les entreprises et ouvertes en externe. Chez Padok par exemple, on organise régulièrement des Dojos ouverts à tous. Pour être tenus au courant des dates et des thèmes, vous pouvez suivre notre page Linkedin.
Conseil n°3 pour se former au métier de SRE : être bien entouré
Antoine :
C’est aussi la façon de travailler chez Padok qui m’a aidé à monter rapidement en compétences sur mon rôle de SRE, notamment le fait de travailler en équipe. Là où j’ai le plus appris, c’est sur des projets qui impliquaient des technologies ou des Cloud providers que je ne connaissais pas. Et c’est le fait de travailler en binôme, avec un SRE expérimenté, qui était capable de me former, de m’expliquer la stratégie employée et de transférer ses compétences, qui m'a fait progresser !
De manière générale, essayez toujours d’être entouré par des personnes plus fortes que vous, qui pourront vous tirer vers le haut et répondre à vos questions si vous êtes bloqués ou si vous ne comprenez pas.
Emma :
Un bon moyen de continuer à progresser, faire de la veille et apprendre de nouvelles choses, c’est tout simplement d’être entouré de personnes qui travaillent sur des sujets similaires avec qui vous pouvez échanger. Par exemple chez Padok, on a un canal Slack dédié à la veille, où il y a toujours plein d’articles qui sont partagés ou des actualités sur les technos, les bonnes pratiques, les grandes failles de sécurité, … Ça peut ouvrir sur des débats, et surtout ça permet de faire progresser tout le monde en même temps.
Si vous n’avez pas déjà une équipe de SRE autour de vous avec qui partager votre veille, vous pouvez aussi suivre des comptes Twitter, des newsletters, des groupes Meetups ou des Slacks publics dédiés au DevOps.
Et pour aller plus loin : passer des certifications
Antoine :
Dernière chose qui m’a aidé à progresser dans mon métier de SRE : le fait de passer des certifications. Personnellement, quand je prépare une certification, je le fais à fond pour m’assurer de l’obtenir. Ça m'oblige à consacrer du temps pour me former et pour découvrir de nouveaux concepts, avec un objectif précis à la clé.
C’est aussi un bon moyen d’avoir un avis objectif sur son niveau actuel, et ça peut être un élément rassurant pour un recruteur par exemple, notamment si vous n’avez pas encore d’expérience professionnelle en tant que SRE.
Conclusion
Finalement, il existe différentes façons de monter en compétence pour devenir SRE, mais nos experts se rejoignent sur trois idées principales : maîtriser les concepts et les outils de base grâce à la théorie, entraînez-vous sur des projets concrets, et entourez-vous de personnes qui vous aideront à monter en compétences. Une fois que vous vous sentez prêt, n’hésitez pas à postuler : beaucoup d’entreprises seront partantes pour vous aider à évoluer vers un rôle de SRE à partir du moment où vous montrerez que vous êtes suffisamment motivé pour vous former !