Depuis l’avènement du Cloud, les Cloud providers sont à la recherche de la meilleure performance possible de leurs infrastructures pour satisfaire la demande des clients, toujours plus exigeante, d’accès en temps réel à leurs applications préférées. Si cette recherche peut s’avérer ambitieuse, elle est un élément clé pour ne pas engendrer des pertes de chiffres d’affaires ou un déficit d’image.
Plusieurs facteurs sont à l’origine d’un temps d’arrêt comme une panne, une défaillance d’un équipement en data center, un événement météorologique inattendu, une erreur humaine suite à une réparation ou un entretien d’un équipement.
Pour y palier, les entreprises ont donc plusieurs stratégies Cloud qui peuvent être mises en place :
Bien que les data centers des Cloud Providers soient optimisés et sécurisés, ceux-ci ont des emplacements géographiques éloignés des sites physiques du client et limités en termes de performance pour toute entreprise souhaitant garder une approche hybride.
Les entreprises souhaitent désormais exploiter les plates-formes Cloud et tirer parti des services de Cloud public partout où elles le souhaitent, pas seulement dans les limites des zones ou régions traditionnelles des fournisseurs de cloud public.
Le Cloud Distribué peut sembler très semblable au Edge Computing : il en est en fait son évolution. Les deux technologies impliquent en effet de traiter des données au plus près de l’endroit où elles sont collectées.
À la différence du Edge Computing, le Cloud Distribué va permettre de distribuer des services de cloud public à différents emplacements physiques spécifiques et variés (on-prem, Edge ou sur différents prestataires de Cloud Public), tout en les gouvernant et en les exploitant à partir d'un seul fournisseur de Cloud public.
Le Cloud Distribué va alors utiliser des solutions Edge et des passerelles avec un réseau local et agira comme un pont, réunissant le cloud et les systèmes informatiques qui sont en périphérie du réseau.
Très concrètement, ce sont des serveurs AWS ou Azure qui sont directement intégrés sur le site physique du client dans lesquels on retrouve les services et fonctionnalités souhaités du Cloud Public et qui restent gérés par les Cloud Providers.
La propriété, l’exploitation, les mises à jour et l’évolution des services seront de la responsabilité du Cloud Provider. Comme si les fonctionnalités les plus importantes dans les data centers d’AWS étaient directement accessibles sur le site physique du client.
Par exemple, AWS Outposts offre des machines AWS (les mêmes que celles des data centers AWS) qui hébergent les services AWS souhaités par le client. L’objectif est de bénéficier à la fois de la puissance et de la simplicité d’utilisation des services managés pour aussi en réduire la latence.
D’un point de vue réseau, les services cloud sont situés dans des sous-réseaux locaux ou semi-locaux ce qui leur permet de fonctionner de manière indépendante et intermittente sans être reliés. Les données sont ainsi transmises du point de collecte à une passerelle pour y être traitées, puis renvoyées à la périphérie.
2 scénarios sont alors envisageables :
Outre le fait que ce sont les mêmes avantages que le Cloud Public, à savoir une exploitation de l’infrastructure matérielle et logicielle par le Cloud pro vider, une élasticité financière et technique du Cloud et l’opportunité de bénéficier du rythme de l’innovation des différents clouds providers, ce système de Cloud Distribué permet de :
Bien que le modèle de Cloud Distribué présente de nombreux bénéfices, il existe cependant trois limites majeures :
Pour le Gartner, le Cloud Distribué évoluera selon deux phases distinctes. Il a comme vision que les entreprises achèteront des sous-stations de Cloud afin d’éviter les problèmes de latence. On assistera donc à une augmentation spectaculaire du nombre et de la disponibilité des lieux où les services de Cloud peuvent être hébergés ou à partir desquels ils peuvent être consommés.
Au premier abord, les clients n’accepteront pas l’idée d’ouvrir leurs sous-stations à leurs voisins proches et préserveront l’utilisation de celle-ci dans leurs locaux. La prochaine génération de Cloud Computing fonctionnera en partant du principe que les sous-stations de Cloud seront situées partout, à la manière des hotspots Wi-Fi. Les frontières physiques du Cloud seront donc cassées, ce qui permettra aux entreprises de s’affranchir de contraintes de latence et d’ouvrir de nouvelles possibilités pour atteindre les clients dans des environnements dispersés.
Selon l’article du cabinet de conseil en stratégie McKinsey, l’adoption du Cloud va continuer de se développer considérablement avec un marché pouvant dépasser les 1000 milliards de dollars en 2030. Il détecte qu’il y aura deux tendances majeures chez les entreprises pour se distinguer et créer de la valeur : “Rejuvenate” et “Innovate”. Nul doute que le Cloud Distribué fera partie intégrante des stratégies Cloud des entreprises.