À la fin de ma formation, je me suis retrouvée face à un problème que je ne pensais pas rencontrer quelques années auparavant : j’avais l’impression de ne rien savoir faire et surtout, je n’avais pas envie d’arrêter d’apprendre.
Alors oui, je savais gérer des projets et des équipes, mais je me demandais si c'était vraiment fait pour moi. Ce manque de légitimité vient sûrement du fait qu’un chef de projet utilise souvent plus de soft skills que de hard skills. Je me suis tournée assez naturellement vers le métier de chef de projet, mais je savais que pour m’épanouir, j’aurais besoin de plus, j’aurais besoin de continuer d’apprendre.
J’ai donc réfléchi aux sujets qui pourraient m’intéresser et me faire progresser, et j’en suis arrivée à une conclusion : j’allais être chef de projet tech. Autant vous dire que lorsque j’ai annoncé la nouvelle à mes proches, la réponse que j’ai le plus entendue fut “Toi ? Mais tu n’y connais rien aux nouvelles technologies !”.
Et c’est vrai. J’étais plutôt du genre à avoir arrêté d’aimer les maths quand on a décidé d’y mêler des lettres et dont les compétences informatiques s’arrêtaient à la synchronisation des photos de l’iPhone sur PC (et encore).
Pourtant, ça fait maintenant trois ans que je travaille dans la tech. J’ai d’abord été consultante dans un cabinet de conseil où j’accompagnais les DSI (Direction des Systèmes d’Information) de grands groupes à se digitaliser. Et je suis aujourd’hui chez Padok où j’accompagne cette fois nos clients à construire, améliorer et sécuriser leurs infrastructures Cloud.
Si vous êtes confrontés au même problème et que vous envisagez de vous tourner vers ce type de poste, voilà ma conclusion : foncez ! J’apprends énormément ! Je me forme sur la gestion de projet en général, mais ce qui m’apporte le plus c’est de travailler au quotidien avec des techs sur des sujets qui m’obligent à réfléchir et à m’instruire.
Je mentirais cependant si je vous disais que c’est de tout repos. Quiconque a déjà participé à une discussion avec exclusivement des techs, connaît ce moment de solitude où la discussion part en acronymes et en blagues : “Vous avez vu, le mec a créé une DP sans code ?” [insérer des rires].
Votre objectif en tant que chef de projet tech n’est pas de devenir expert technique ; vos collègues s’en chargeront déjà très bien. Les vrais challenges quotidiens sont de comprendre les sujets qu’on traite, les enjeux qu’ils représentent pour notre client et être en capacité de challenger les équipes avec qui on travaille.
Pour faire tout ça, pas le choix : il faut poser des questions, comprendre ce qu’ils font au quotidien, connaître leur vocabulaire et apprendre. Au fur et à mesure des projets, vous développerez votre socle de connaissances et serez de plus en plus à l’aise dans votre métier. C’est en maîtrisant ce socle que vous serez le plus pertinent pour gérer et garantir la réussite de son projet.
Je sais ce que vous devez vous dire : ok, très bien, on apprend, on progresse, génial. Mais quel est l’intérêt pour une entreprise d’avoir un chef de projet tech sans aucune compétence tech ?
L’objectif d’avoir un chef de projet tech est d’avoir une personne dont le métier principal est de faire en sorte que le projet avance et réussisse.
Pourquoi c’est nécessaire ? Parce qu’au démarrage d’un nouveau projet, on va collecter les besoins du client et se mettre d’accord sur des objectifs à atteindre.
Tout le monde sera normalement aligné et saura ce qu’il doit faire. Le projet va démarrer. L’équipe technique va alors entrer dans le concret : construire des stratégies techniques, faire des recherches, des POCs et délivrer au quotidien. Naturellement, plus ils s'enfonceront dans les abysses de la tech, plus il leur deviendra difficile de prendre du recul et un écart se créera entre le travail qui avance et les objectifs initiaux.
Voilà la première valeur ajoutée d’un chef de projet tech : il aidera les équipes à prendre du recul sur leur travail et à rester focalisées sur les objectifs du client. Il pourra challenger les équipes sur leur avancement sans se noyer dans des contraintes techniques. Et, au besoin, recentrer l’équipe sur les besoins initiaux du projet à adresser.
De plus, quiconque a déjà géré un projet sait que les imprévus sont monnaie courante [insérez ici vos exemples de défi]. On vient pour traiter un sujet précis, puis on se rend compte que le périmètre évolue. Ou que tel outil super efficace qu’on utilise tout le temps n’est pas applicable chez notre client et on doit creuser autre chose. Bref, un projet, c'est souvent beaucoup d’impondérables qui vont également faire dévier l’équipe technique des objectifs de base.
Là est le deuxième intérêt du chef de projet tech : accompagner l’équipe du mieux possible pour organiser le projet et anticiper les blocages. Car un tech, aussi expérimenté soit-il, a déjà suffisamment de sujets à creuser et de tâches à opérer pour se préoccuper en plus de l’organisation
Accompagné de sa boîte à outils, le chef de projet tech va mettre en place une méthodologie projet pour aider l’équipe technique à avancer sereinement tout en donnant de la visibilité au client. Et croyez-moi, ça n’est pas toujours très simple…
Après 3 ans passés à travailler dans ce type de métier, la conclusion est simple : je m’éclate ! Chaque projet demande de se réinventer et vient avec son lot d’apprentissages et de surprises. J’adore travailler avec des interlocuteurs très différents, parmi lesquels, mes préférés : les techs.
On n’a pas la même expérience ni les mêmes connaissances, on n’a pas les mêmes références, on n’a certainement pas la même logique ou le même langage, et pourtant, c'est un vrai plaisir. Mais je vous mentirais si je vous disais que toutes ces différences ne venaient pas avec leur lot de difficultés…
Si ce premier article vous a conforté dans l’idée de vous lancer en tant que chef de projet tech, rendez-vous dans un prochain article pour comprendre les challenges que vous pourrez rencontrer en travaillant avec des techs !